Palau – Bambridge
Du 13 au 14 avril 2022 a eu lieu à Palau la 7ème conférence « Our Ocean » sous le patronage de John Kerry, envoyé présidentiel spécial des USA pour le climat.
Tout un symbole pour ce Micro-État de 500 îles et de 20.000 habitants, qui selon les mots de son Président, Suranger S. Whipps, Jr. a, sur les 5 dernières années, consacré plus d’argent pour sanctuariser sa ZEE (100 M de US dollars) que pour satisfaire les besoins primaires de sa population en matière de santé (évalué à 5 M $ / par an) !
Paradoxalement, pendant ces deux jours, les communautés locales et autochtones (ou « Indigenous ») n’ont sans doute jamais autant été mentionnées et en même temps si peu considérées !
Durant chacune des sept sessions (la crise Océan-Climat, les pêcheries durables, l’économie bleue, la conservation menée par les indigènes, les aires marines protégées pour les communautés, les écosystèmes et le climat, les questions de sécurité maritime et de pollution marine), les communautés locales et indigènes étaient mentionnées dans tous les discours dans des registres divers : tantôt comme finalités ultimes des programmes proposées, tantôt comme récipiendaire des actions menées ou encore comme victimes mondiales du changement climatique.
A l’issue de chaque session, plusieurs représentants d’États (dont les USA, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie, l’Angleterre, l’Europe, etc.) prenaient la parole pour déclarer à la face du monde leurs engagements : 410 promesses furent annoncées pour un total de $16.35 billions dollars ! A une exception près. Il n’y eu aucune promesse, ni prise de parole de Représentants d’États, à l’issue de la sixième session sur « la conservation menée par les Indigènes », pourtant magistralement orchestrée par ‘Aulani Wilhelm, hawaïenne et directrice assistante pour la Conservation de l’Océan, le Climat et l’Equité, auprès de la Maison Blanche (USA), réunissant des voix des îles Mariannes, de la Papouasie, des îles Cook ou encore de Fidji.
Non pas qu’on attendait des promesses uniquement pécuniaires, mais au moins une prise de parole des représentants d’États pour dire : « nous avons entendus et nous ferons des efforts pour mieux vous comprendre ». Comme l’a ironiquement résumé Madame Violet Sage Walker, indienne native du centre et du sud de la Californie, Présidente du Conseil tribale de Chumash nord, dans son combat pour porter, après son père, le classement de son territoire en Sanctuaire Marin National du Patrimoine : « Nous vous soutenons, signifie en fait : débrouillez-vous ! »
Tamatoa Bambridge