Publications scientifiques

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Reference:Mazé, C., Cazalet, B., & Moalic, H. “Marine natural parks : tools for territorial governance or a national policy instrument”, Multipurpose Marine Protected Areas, a new approach for managing the seas, Springer.

Summary

Ce chapitre explore les principes, le fonctionnement et les impacts des Parcs naturels marins français, un outil original de gestion du milieu marin. Il s’intéresse en particulier aux interactions entre les différentes catégories d’acteurs et à l’hybridation des savoirs à travers les procédures de consultation, afin de proposer une analyse du processus de décision et de la mise en œuvre des actions dans les Parcs naturels marins, au croisement de la politique nationale et de la gouvernance territoriale.

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Reference:Rhoda Fofack, G., Mazé, C., Safi, G., Lejart, M., Chauvac, N., Therme, M., Ragueneau, O., Le Loc’h, F., Niquil, N., “Socio-political acceptability of floating offshore wind farms in France: challenges and perspectives for marine governance towards sustainability”, Ocean & Coastal Management, 236, 01/04/2023

Summary

Au début des années 2010, le gouvernement français a officiellement lancé sa stratégie de transition énergétique dédiée aux énergies renouvelables en mer. Depuis 2011, le gouvernement a lancé plusieurs appels d’offres pour la construction de parcs éoliens commerciaux fixes en mer dans la Manche et au large de la côte atlantique. Parallèlement, au milieu des années 2010, l’État français s’est intéressé à l’éolien flottant, avec la planification de quatre fermes pilotes au large des côtes atlantiques et méditerranéennes. Bien que le secteur de l’énergie éolienne en mer soit en pleine croissance en Europe, le déploiement de l’énergie éolienne flottante en mer n’en est qu’à ses débuts. L’éolien offshore flottant représente une avancée technologique majeure, permettant d’exploiter des ressources énergétiques en mer encore hors de portée, mais reconnues comme plus abondantes. En plus de renforcer le positionnement stratégique de la France parmi les pays pionniers en Europe pour le développement d’une technologie de plus en plus aboutie, l’éolien flottant présente d’autres atouts : diversification du mix français d’énergies renouvelables en mer, amélioration d’une filière offshore apparemment moins controversée ou perturbée que son homologue fixe en fond de mer (en termes de cohabitation avec les autres usages maritimes et de préservation des écosystèmes marins). Afin de mieux comprendre les obstacles sociopolitiques à l’implantation de parcs éoliens flottants, nous avons mené une étude sur le processus de gouvernance locale autour de l’implantation de l’un des premiers parcs éoliens offshore flottants en France, dans le Golfe de Gascogne. Cette étude se concentre sur l’analyse des perceptions des impacts des éoliennes flottantes par les décideurs impliqués dans le processus de validation de l’étude d’impact environnemental : comment ces décideurs perçoivent-ils, valorisent-ils et se rapportent-ils à l’écosystème marin en présence d’une éolienne flottante ? Comment les facteurs écologiques influencent-ils la prise de décision et quels sont les facteurs écologiques en jeu ? L’article applique une perspective de réseau dans l’analyse du système socio-écologique (SES) marin local pour : 1) identifier les variables socio-écologiques imbriquées et les réseaux socio-écologiques clés influençant le processus d’autorisation dans le secteur des OWF flottants en France, 2) analyser les positions de pouvoir et le fonctionnement des interactions à travers l’observation ethnographique d’un processus politico-administratif, et questionner de manière pragmatique la gouvernance environnementale de la transition énergétique vers le développement durable.

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Reference:Justine Réveillas, Cosma Cazé, Anatole Danto. La solidarité écologique : une solution juridique à la problématique des captures accidentelles dans le Golfe de Gascogne ?. Droit et Cultures, 2023, 84 (2022-2), ⟨10.4000/droitcultures.8827⟩. ⟨hal-04133406⟩

Summary

La présente réflexion est issue de travaux collectifs sur l’analyse de la controverse autour des captures accidentelles de mammifères et d’oiseaux marins dues à la pêche dans le Golfe de Gascogne. Dans ce cadre, les leviers et blocages à une prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux dans le processus de décision politique et de gestion des captures accidentelles sont étudiés. Parmi les leviers, nous évaluons la pertinence du principe de solidarité écologique issu du code de l’environnement dans la résolution du conflit. Par conséquent, cet article est l’occasion de tester l’application de ce principe et ses conséquences éventuelles face à la problématique des captures accidentelles dans le Golfe de Gascogne et au-delà.

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Reference:Cosma Cazé, Camille Mazé, Anatole Danto, Hanieh Saeedi, Dan Lear, et al.. Co-designing marine science beyond good intentions: support stakeholders empowerment in transformative pathways. ICES Journal of Marine Science, 2022, Co-Designing Science for the Ocean We Want, fsac155, ⟨10.1093/icesjms/fsac155⟩. ⟨hal-03752272⟩

Summary

De plus en plus d’appels sont lancés à la science pour qu’elle innove en associant les parties prenantes à la création des connaissances marines, afin de créer un impact au-delà des laboratoires et de contribuer à l’autonomisation des communautés locales lorsqu’elles interagissent avec les écosystèmes marins et côtiers. En tant que groupe transdisciplinaire de scientifiques travaillant sur des projets de recherche en co-conception, ce document s’appuie sur nos expériences pour mieux définir le concept et chercher à améliorer le processus de co-conception. Nous mettons en évidence les principaux obstacles qui empêchent les processus de co-conception de contribuer à accroître la capacité des parties prenantes à produire les effets escomptés sur la politique marine. Nous suggérons que l’engagement des parties prenantes nécessite de surmonter la résistance aux sources de connaissances non scientifiques et de prendre en compte les asymétries de pouvoir dans la gouvernance et la gestion des océans. Nous soutenons que le pouvoir et la politique doivent être placés au cœur même de la production d’une science marine co-conçue et doivent être un aspect de la facilitation elle-même. Dans cet article, nous visons à fournir des idées pour naviguer tout au long de l’aventure de l’engagement des parties prenantes, avec la perspective critique nécessaire pour rendre ce processus socialement et environnementalement efficace.

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Reference:Cosma Cazé, Justine Réveillas, Anatole Danto, Camille Mazé. Integrating Fishers' Knowledge Contributions in Marine Science to tackle bycatch in the Bay of Biscay. Frontiers in Marine Science, 2022, Co-creating Knowledge with Fishers: Challenges and Lessons for Integrating Fishers' Knowledge Contributions into Marine Science in Well-Developed Scientific Advisory Systems, ⟨10.3389/fmars.2022.1071163⟩. ⟨hal-03867862)

Summary

La question des prises accessoires fait l’objet d’une attention considérable de la part des politiques, des médias et des scientifiques. Les prises accessoires sont l’une des principales causes de mortalité en mer pour les petites espèces de cétacés et les oiseaux de mer. Les scientifiques lancent des alertes concernant les effets potentiels sur la structure de l’écosystème et s’orientent de plus en plus vers la recherche-action. Les décideurs sont confrontés à un compromis politique, avec une pression croissante de la part de la Commission européenne et des organisations non gouvernementales internationales pour mettre en œuvre des mesures d’atténuation telles que la fermeture spatio-temporelle des pêcheries, ce qui pourrait présenter un risque d’altération du bien-être de l’industrie de la pêche à court terme. Le processus de co-création de connaissances sur les prises accessoires est essentiel pour mieux comprendre les interactions entre les pêcheurs et les espèces et pour élaborer des réglementations adaptées aux spécificités locales, en vue d’une gestion adaptative et inclusive des pêcheries fondée sur les écosystèmes. Mais le processus de co-création de connaissances est entravé par les tensions entre les intérêts des parties prenantes, le climat de méfiance, la couverture médiatique dense et les asymétries de pouvoir entre les acteurs. Parallèlement, la dégradation rapide de la biodiversité exige l’élaboration rapide de réglementations. Pour comprendre la dynamique complexe des systèmes mise en évidence par ces conflits, il faut analyser la dimension sociopolitique des interactions entre la pêche et la biodiversité marine. Basé sur une série d’entretiens ethnographiques avec les différents acteurs impliqués dans les projets de réduction des prises accidentelles dans le Golfe de Gascogne, cet article explore comment la co-création de connaissances à travers les conflits et la collaboration entre les chercheurs et les pêcheurs peut générer un apprentissage collectif pour les politiques de réduction des prises accidentelles. Nous adoptons une approche épistémologique, dans le but de promouvoir la transparence dans les échanges entre chercheurs et pêcheurs et d’éclairer la prise de décision à différentes échelles de gouvernance. Nous soutenons que la co-création de connaissances sur les prises accessoires ne doit pas viser le consensus. Nous concluons que la reconnaissance de la présence de conflits entre les parties prenantes, la compréhension de leurs racines et de leur impact sur le processus de co-conception peuvent permettre d’identifier les facteurs de dépendance au sentier qui entravent la capacité d’adaptation des institutions. En outre, nous soulignons le rôle clé des organes représentatifs des pêcheurs dans la co-création de connaissances et l’importance d’améliorer notre compréhension de la perception qu’ont les pêcheurs de leur représentation politique.

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Reference:Julien Weisbein, « Dans l’atelier de la ‘’surfonomie’’. Monétariser les vagues pour mieux les défendre, de la Californie à la baie de Saint-Brieuc », Revue d’anthropologie des connaissances, 16(2), 2022.

Summary

La « surfonomie » (de l’anglais surfonomics, contraction de surf et economics) est une méthode élaborée par des associations de protection de l’environnement issues du monde du surf pour évaluer la « valeur non marchande » des vagues, c’est-à-dire leur attribuer une valeur monétaire en déployant les marchés qui leur sont indirectement attachés. Elle entend ainsi contrebalancer l’approche monétarisée d’une politique de développement économique par la monétarisation d’un choix de conservation qui, lui, ne résulte pas directement d’un mécanisme de marché. Pénétrer l’atelier surfonomique permet alors de retracer cette méthode sous trois angles : les espaces sociaux dans lesquels elle émerge, les formes de scientificité qu’elle se donne et les usages pratiques auxquels elle donne naissance, à travers l’exemple d’une controverse liée au projet de parc d’éoliennes off-shore en baie de Saint-Brieuc.

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Reference:Dahou, T. & Mazé, C (dir.), « La privatisation des territoires et ressources maritimes en acte », Vertigo – la revue de l’Environnement, HORS-SÉRIE 33 | mars 2021

Summary

Comment l’océan est-il construit socialement ? Cela a été appréhendé à travers les méthodes des sciences sociales par la géographie, le droit, l’économie et l’histoire, mais peu par la sociologie, l’anthropologie ou encore la science politique. Les articles de ce numéro spécial de [VertigO] – La revue électronique en science de l’environnement qui s’intitule « La mer, un construit politique. La privatisation des territoires et des ressources maritimes en acte » contribuent à combler cette lacune en partant de différentes approches et en mobilisant l’anthropologie, la sociologie politique, le droit et la géopolitique dans l’analyse de l’objet « gouvernance des mers et des océans ». À cet effet, ce projet collectif cherche à proposer une vision plurielle des modalités d’étude des questions de pouvoir sur les enjeux maritimes par une analyse des conditions sociales et politiques de leur production.

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Reference:Camille Mazé, Catherine Meur-Ferec. Littoral. Nicolas Kada, Romain Pasquier, Claire Courtecuisse, Vincent Aubelle. Dictionnaire encyclopédique de la décentralisation, Berger-Levrault, 2017, Hors collection, 978-2-7013-1921-6. ⟨hal-01777547⟩

Camille Mazé et Didier Vye, Dictionnaire des politiques territoriales, ous la direction de Romain Pasquier, Sébastien Guigner et Alistair Cole, 2020, Presses de Sciences Po

Summary

Explorez l’univers des collectivités locales à travers plus de 170 entrées thématiques, réunies au sein d’une somme inédite !

Mondialisation, réformes des administrations publiques locales, inflation normative, crise de la démocratie représentative, complexité des relations centre-périphérie ou encore tensions financières… Autant de phénomènes qui redessinent les contours contemporains de la décentralisation.

Alors que le langage et la pratique de la décentralisation se complexifient et s’internationalisent, l’ambition première de ce dictionnaire encyclopédique est de mettre à disposition des lecteurs une source scientifique claire, précise et, autant que possible, exhaustive.

Synthèse inédite, ce dictionnaire explore l’univers de la décentralisation, ses ressorts sociaux, politiques et culturels, son cadre juridique, ses institutions, ses acteurs et les politiques publiques mises en œuvre. Rédigé par des auteurs aux compétences variées, tant universitaires que professionnelles, il offre un point de vue complet et nouveau sur la fabrique des libertés locales.

Construit dans une logique pluridisciplinaire, pédagogique et pratique, il analyse les mécanismes de la décentralisation et ses notions fondatrices. Son index thématique et les références bibliographiques permettent d’appréhender les sujets dans leur globalité et de prolonger leur étude.

Véritable état du savoir sur la décentralisation, ce dictionnaire met à la disposition de tous –décideurs, praticiens, enseignants, chercheurs, étudiants – un savoir clair et directement mobilisable.

Conçu et dirigé par Nicolas Kada (université de Grenoble Alpes), Romain Pasquier (CNRS – Sciences Po Rennes), Claire Courtecuisse (université de Grenoble Alpes) et Vincent Aubelle (université Paris-Est – Marne-la-Vallée), ce dictionnaire réunit les contributions de près de 150 auteurs dont les notres sur le Littoral.

Situé à l’interface terre-mer, le littoral est soumis à une intense dynamique biophysique et se trouve très convoité par les sociétés qui l’occupent (eldorado résidentiel et touristique, interface industrialo-portuaire, écosystème à la fois paysage et ressource). Il est aussi particulièrement sensible aux changements climatiques et vulnérables aux aléas divers (érosion, submersion, pollutions, spéculation foncière, conflits d’usages). Ainsi, le littoral est considéré comme « une entité géographique qui appelle une politique spécifique d’aménagement, de protection et de mise en valeur ». C’est tout l’enjeu de « l’aménagement du littoral », qui peut être retracé pour le cas français en quatre grandes étapes depuis les années 1950.
Durant la période de forte croissance économique et démographique qu’ont symbolisé les Trente Glorieuses (1945-1975), l’État français, selon une logique top down d’inspiration jacobine, impulse une planification de l’aménagement du territoire en général et des espaces littoraux en particulier. Ces derniers font l’objet d’importantes opérations d’aménagement d’intérêt national pilotées par la DATAR et financées par l’État selon une logique de développement économique organisé. Deux fonctions du littoral sont ainsi valorisées dans un contexte de concurrence internationale et de consommation de masse : 1) la fonction d’interface à travers la construction de vastes zones industrialo-portuaires (Dunkerque, Fos-sur-Mer), destinées à participer à la logique de la maritimisation des échanges économiques mondiaux, 2) la fonction récréative avec la construction planifiée de stations balnéaires sur le littoral languedocien, puis le long de la côte aquitaine dans un contexte de forte démocratisation du tourisme…

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Reference:Anatole Danto, Camille Mazé, Olivier Ragueneau. Sur le terrain de l’océanographie politique : carnets de terrain, ethnographie multi-sites et modes de gouvernement de la mer au croisement des sciences sociales et des sciences de la nature. Social Science Information, 2018, 57 (3), pp.448-475. ⟨10.1177/0539018418794329⟩. ⟨hal-01859097⟩.

Summary

Cet article présente une partie des « carnets de terrain » des membres du groupe ApoliMer (Anthropologie politique de la Mer / Approche éco-politiste de la mer). Ce réseau thématique pluridisciplinaire international (RTPi) du CNRS s’intéresse aux modes de gouvernement de la mer, en combinant sciences sociales du politique, sciences de la nature et sciences de l’ingénieur. Tout au long du texte, une partie des matériaux ethnographiques issus des enquêtes de terrain de l’équipe basée au Laboratoire des sciences de l’environnement marin (LEMAR) à Brest, est mobilisée pour décrire la manière dont les chercheurs décryptent les formes de gouvernement des terrains maritimes et littoraux, dans une étroite interdisciplinarité. Cet article est l’occasion d’exposer la genèse et l’évolution du RTPi, au travers de différentes “saisons” de recherches ayant marqué son existence, depuis sa naissance en 2013–2014.

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Reference:Julien Weisbein, « S’engager au nom de la vague. L’exemple de Surfrider Foundation Europe », in Ludovic Falaix, dir., Surf à contre-courant. Une odyssée scientifique, Bordeaux, Editions de la MSHA, 2019, p. 289-305

Summary

La codification et la normalisation des pratiques renvoient à la modernité sportive où seule compte l’excellence. Quant à la post-modernité, elle plébiscite le jeu avec la pesanteur et la gravité afin d’éprouver l’extase et le vertige de l’activité physique sans poursuivre d’autre motif d’existence que de jouir de l’instant présent. Les contributions réunies dans cet ouvrage s’efforcent de dépasser ce clivage en considérant que le surf n’est pas uniquement le sanctuaire des performances ou passions sportives, mais qu’il est aussi, et surtout, une expérimentation charnelle de l’intensité de l’être-au-monde.
Surfeurs pour la plupart d’entre eux, et ainsi forts d’une « participation observante », les auteurs de cet ouvrage adoptent un nouveau point de vue fondé sur l’analyse du sensible, de l’intime, de l’imaginaire, et des interactions symboliques. En questionnant le sens que les surfeurs donnent à leurs existences, ces recherches révèlent que les accomplissements inhérents à cette pratique singulière dépassent les frontières du champ sportif ; qu’ils recouvrent des dimensions culturelles, sociales, esthétiques, éthiques et politiques dont la portée dépend étroitement de la profondeur des relations à la Nature, au Corps, à Soi, à l’Autre, et à l’Espace.
Le surf est envisagé comme une épiphanie des dynamiques sociales, c’est-à-dire un marqueur emblématique d’une société en transition. Inscrites à contre-courant, ces recherches entendent consacrer la légitimité du surf en sciences humaines et sociales.

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Reference:Berman, M., Baztan, J., Kofinas, G., Vanderlinden, J.-P., Chouinard, O., Huctin J.-M., Kane A., Mazé, C., Nikulina, I., & Thomson, K., « Adaptation to climate change in coastal communities: findings from seven sites on four continents », 2019, Climatic Change, pp. 1-16.

Summary

Le changement climatique a des effets de grande ampleur sur les services écosystémiques essentiels aux communautés côtières et à leurs moyens de subsistance, d’où la nécessité urgente de s’adapter. La plupart des études sur l’adaptation au changement climatique consistent en des descriptions narratives de cas individuels ou en une synthèse globale, ce qui rend difficile la formulation et le test d’hypothèses ancrées localement mais généralisables sur les processus d’adaptation. En revanche, les chercheurs de cette étude ont analysé les points clés de l’adaptation au changement climatique à partir d’un travail de terrain coordonné dans sept communautés côtières du monde entier, y compris dans les régions arctiques, tempérées et tropicales de quatre continents. Les communautés étudiées ont été confrontées à de multiples défis liés à l’élévation du niveau de la mer et au réchauffement des températures océaniques, notamment l’érosion côtière, l’augmentation de la salinité et les changements écologiques. Nous avons analysé la manière dont les communautés se sont adaptées aux effets du climat et aux autres forces de changement concomitantes, en nous concentrant sur les changements les plus importants pour les moyens de subsistance et les sociétés locales, ainsi que sur les obstacles à l’adaptation et les facteurs qui la favorisent. Bien que de nombreux facteurs aient contribué à l’adaptation, les communautés dotées de solides institutions locales auto-organisées semblaient mieux à même de s’adapter sans perte substantielle de bien-être que les communautés où ces institutions étaient faibles ou absentes. Ces institutions se caractérisent notamment par l’établissement et l’application de règles au niveau local et par la communication à tous les niveaux. Les institutions locales autonomes ont été associées à la gestion durable des ressources naturelles. Dans les communautés étudiées, des institutions analogues ont joué un rôle similaire pour atténuer les effets néfastes des changements environnementaux liés au climat. Les résultats suggèrent que les politiques visant à renforcer, reconnaître et prendre en compte les institutions locales pourraient améliorer les résultats de l’adaptation.

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Reference:Raoux A., Lassalle G., Pezy J.P., Tecchio S., Safi G., Ernande B., Mazé C., Le Loc’h F., Lequesne J., Girardin V., Dauvin J.-C., Niquil N., « Measuring sensitivity of two OSPAR indicators for a coastal food web model under offshore wind farm construction », Ecological Indicators, Elsevier, 2019. 96, pp.728 – 738.

Summary

Une combinaison d’outils de modélisation a été appliquée pour simuler les impacts de la construction du futur parc éolien offshore de Courseulles-sur-mer (baie de Seine, Manche) sur la structure et le fonctionnement de l’écosystème. Pour ce faire, des modèles de réseaux trophiques de l’écosystème ont été construits selon trois scénarios afin d’étudier l’effet de l’ajout de substrat (effet récif), de la restriction de la pêche (effet réserve) et de leur effet combiné, causés par le parc éolien offshore. En outre, les indices de l’analyse du réseau écologique et le niveau trophique moyen ont été dérivés afin d’étudier leur aptitude à détecter les changements dans l’état de l’écosystème. Notre analyse suggère des changements dans la structure et le fonctionnement de l’écosystème après la construction de l’OWF, la maturité de l’écosystème a été prédite pour augmenter, mais aucune altération de sa capacité de résilience globale.

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Reference:Olivier Ragueneau, Mélanie Raimonet, Camille Mazé, Jennifer Coston-Guarini, Laurent Chauvaud, Anatole Danto, Jacques Grall, Frédéric Jean, Yves-Marie Paulet, Gérard Thouzeau. « The impossible sustainability of the Bay of Brest? Fifty years of ecosystem evolution, interdisciplinary knowledge construction and key questions at the science-policy-community interface », Frontiers in Marine Science, 2018 (April), 5: 124.

Summary

Dans cette contribution, l’étude des changements de l’écosystème de la baie de Brest au cours des 50 dernières années est utilisée pour explorer la construction de connaissances interdisciplinaires et soulever des questions clés qui doivent maintenant être abordées à l’interface science-politique-communautés. La baie de Brest est soumise à une combinaison de plusieurs aspects du changement global, notamment l’apport excessif de nutriments par les bassins versants et la prolifération d’espèces invasives. Ces perturbations interagissent fortement, affectant positivement ou négativement le fonctionnement de l’écosystème, avec des impacts importants sur les activités humaines. Nous relatons d’abord une cascade d’événements survenus au cours de ces cinq décennies, reliant les activités agricoles, les cycles biogéochimiques de l’azote et du silicium, l’hydrodynamique de la baie, la prolifération d’un suspenseur benthique exotique, le développement de la pêche à la grande coquille Saint-Jacques et la grande biodiversité des bancs de maërl. La cascade conduit à la situation actuelle où les efflorescences phytoplanctoniques toxiques deviennent récurrentes dans la baie, empêchant la pêche de la grande coquille Saint-Jacques et forçant la communauté des pêcheurs à changer de prières et à altérer l’habitat du maërl et la biodiversité benthique qu’il abrite, malgré les nombreuses alertes scientifiques et la protection de cet habitat. Dans la deuxième partie, nous relatons la construction de la connaissance interdisciplinaire sans laquelle les scientifiques n’auraient jamais pu décrire ces changements dans la baie.La construction de l’interdisciplinarité est décrite, d’abord entre les sciences naturelles (SN), puis entre les sciences naturelles et les sciences humaines et sociales (SHS). Enfin, nous posons des questions clés à l’interface science-politique concernant cette tendance non durable de la baie : Comment cela est-il possible, malgré des décennies de travail conjoint entre les scientifiques et les pêcheurs ? La cogestion adaptative est-elle une condition suffisante pour une gestion durable d’un écosystème ? Comment les différents groupes (agriculteurs, pêcheurs, scientifiques, environnementalistes), avec leurs intérêts divers, prennent-ils en charge cette situation ? Quel est le rôle du pouvoir dans cette difficile transformation vers la durabilité ? En combinant les sciences naturelles avec les sciences politiques, l’anthropologie et la sociologie politique des sciences, nous espérons améliorer la contribution des SHS aux études intégrées des systèmes socio-écologiques, en créant les conditions pour aborder ces questions clés à l’interface science-politique afin de faciliter la transformation de l’écosystème de la baie de Brest vers la durabilité.

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Reference:Raoux A., Dambacher J. M., Pezy J.-P., Mazé C., Dauvin J.-C., Niquil N., « Assessing cumulative socio-ecological impacts of offshore wind farm development in the Bay of Seine (English Channel) », Marine Policy, 2018 (February) vol. 89: 11–20

Summary

Dans le cadre de la transition énergétique, le gouvernement français prévoit la construction de parcs éoliens en mer (EELV) en Normandie. Ces parcs seront intégrés dans un écosystème déjà confronté à de multiples perturbations anthropiques. Une vision holistique des impacts cumulés (construction des parcs éoliens, réchauffement climatique et pêche) a été développée sur l’écosystème de Courseulles-sur-Mer grâce à l’utilisation d’une approche de modélisation mathématique qualitative. Cette approche de modélisation permet d’envisager des hypothèses alternatives sur la façon dont la structure et la fonction de l’écosystème affectent sa dynamique. Des modèles alternatifs ont été construits pour répondre aux différentes hypothèses concernant le comportement des prédateurs supérieurs (si les prédateurs supérieurs seront effrayés par l’OWF ou attirés par l’effet récif), les impacts du réchauffement climatique et les changements dans les activités de pêche. Les principales conclusions de ces analyses sont que la construction de l’OWF pourrait entraîner une augmentation des espèces du benthos et des poissons qui se nourrissent du benthos, quel que soit le scénario de perturbation, tandis que la réponse prévue des prédateurs supérieurs était ambiguë dans tous les scénarios de perturbation. Les résultats de la modélisation qualitative peuvent jouer un rôle essentiel dans la prise de décision en améliorant la planification à long terme de l’environnement marin, mais aussi en tant qu’outil de communication avec le public, contribuant ainsi à une meilleure acceptabilité du projet d’énergie marine renouvelable (EMR).

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Reference:Mazé, C., Dahou, T., Ragueneau, O., Weisbein, J., Mariat-Roy, E., Raimonet, M., Danto, A., « Knowledge and power in integrated coastal management: For a political anthropology of the sea combined with the marine environment sciences. », Comptes-rendus Geoscience, 2017, 349 (6-7), 359-368

Summary

Cet article présente une approche collaborative innovante, qui vise à renforcer et à institutionnaliser le domaine de l’anthropologie politique de la mer combinée aux sciences naturelles. Il commence par relater l’évolution des zones côtières, de la gestion intégrée des zones côtières à la notion de cogestion adaptative. Il expose ensuite la contribution que les sciences sociales de la politique peuvent apporter à notre compréhension du gouvernement/de la gouvernance de la mer en termes de développement durable, en commençant par la science politique et en soulignant ensuite l’importance d’une approche anthropologique et socio-historique approfondie. Enfin, il laisse entrevoir l’intérêt d’associer les sciences humaines et sociales aux sciences naturelles pour produire une analyse critique des catégories de pensée et d’action associées à la gestion systémique de l’environnement, en particulier des zones côtières.

Reference:JulienWeisbein, « Défendre le littoral en croisant les expertises : le cas des Gardiens de la côte », Norois. Environnement, aménagement, société, n°238-239, 2016/1-2, p. 97-108.

Summary

Les Gardiens de la côte sont des individus contestant des projets d’aménagement du littoral avec l’aide de l’ONG Surfrider Foundation Europe. Ils apprennent à « devenir expert », c’est-à-dire qu’ils appliquent sur des enjeux locaux pour lesquels ils détiennent un savoir expérientiel tacite des processus plus généraux attestés scientifiquement. En ce sens ils illustrent à la fois des formes interactionnelles d’expertise et des processus de territorialisation réflexive.

Reference:Julien Weisbein, « Capter et (co)produire des savoirs sous contraintes : le tournant expert de Surfrider Foundation Europe », Politix, n°111, 2015/3, p. 93-117.

Summary

Parce qu’il focalise essentiellement sur le processus d’association entre scientifiques et non-scientifiques, le modèle de la coproduction de la science tend à homogénéiser dans un même espace social et cognitif des acteurs multiples et différents. Sans pour autant réinstaurer la nécessité d’une rupture avec le sens commun mais tout en gardant l’exigence de conserver l’hétérogénéité des acteurs à travers leur processus d’association, cet article consacré à la façon dont l’association Surfrider Foundation Europe a investi le registre scientifique dans son répertoire militant, entend plutôt insister sur les asymétries de pouvoir ouvertes par le fait de se revendiquer de la science et ce, par la prise en compte des logiques du jeu politique (notamment la déstabilisation des réseaux de politiques publiques constitués sur la question littorale) et en considérant également les dimensions morales des activités de production et de mobilisation de connaissances spécialisées (saisies ici au sens du modèle des économies de la grandeur).

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Reference:Mazé C., Ragueneau O., Weisbein J., Mariat-Roy E., « Pour une Anthropologie politique de la Mer. », Revue internationale d’ethnographie, 2015 n°5 : 189-202

Summary

Cet article présente une démarche de recherche collaborative et innovante, consacrée au renforcement et à l’institutionnalisation d’une anthropologie politique de la mer étroitement articulée aux sciences de la nature. Il dit d’abord ce que les sciences sociales du politique ont à apporter à la compréhension de la « gouvernance » de la mer, établie en vue de sa « gestion durable ». Il présente ensuite la structure coopérative de recherche ApoliMer (Anthropologie politique de la mer), qui traite cette question en proposant de faire de la gestion des « socio-écosystèmes » marins et côtiers un démonstrateur des transformations contemporaines du politique. In fine, il laisse entrevoir la plus-value d’une articulation entre les sciences humaines et sociales et les sciences de la nature, pour produire une analyse critique des catégories de pensée et d’action attachées à la « gestion systémique » de l’environnement.

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Reference:Mazé, C. &Vye, D. « Littoral », Dictionnaire des politiques territoriales, Pasquier R., Guigner, S., Cole, A., dir., Presses de Science Po, 2020

Summary

Décentralisation, marketing territorial, développement local, démocratie participative. Ces phénomènes contemporains affectent les territoires, suscitant l’intérêt des nombreux acteurs et observateurs de l’action publique.

Synthèse inédite, ce dictionnaire explore l’univers territorial des institutions politiques, des acteurs et des politiques sectorielles. Rédigé par des auteurs aux compétences variées, tant universitaires que professionnelles, il offre un point de vue complet et original sur la fabrique des territoires.

Construit dans une logique pluridisciplinaire, pédagogique et pratique, il analyse les dynamiques contemporaines des territoires et les notions clés pour les appréhender. L’index thématique et les références bibliographiques permettent de saisir les sujets dans leur globalité et de prolonger leur analyse.

Véritable outil d’analyse et d’aide à la décision, ce dictionnaire met à la disposition de tous – chercheurs, praticiens, étudiants et candidats aux concours de la fonction publique – un savoir clair et directement mobilisable.

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